Histoire de La Ferté-Milon

C’est à la présence, au Vème siècle, de Saint-Waast et Saint-Vulgis, que nous devons la naissance de notre cité. Des chapelles furent construites, et des monastères s’élevèrent à leur mémoire. Entre-temps une ferté, c'est-à-dire un lieu défendu, fut créée et pris le nom de Ferté-En-Orxois, ou Ferté-Sur-Ourcq. La ville avait une telle réputation de vertu que, vers 884, Paris, sous la menace des Normands, vint y mettre les reliques de Sainte Geneviève.
 
Une première forteresse et des remparts, au VIIIème siècle, furent érigés, sous la férule d'un seigneur nommé Milon. Ainsi naquit La Ferté-Milon.
 
L’enceinte de la forteresse était hérissée de vingt-quatre tours, percée de quatre portes (deux, dans la partie haute, existent encore : la porte de Bourneville, la porte du Marché et  deux dans la partie basse, aujourd’hui disparues).
 
En 1375, le roi Charles V érige le Valois en duché, et c’est Louis d’Orléans, son second fils qui en prend possession à l'âge de trois ans. Vingt ans plus tard, à la mort de son père, en pleine guerre de Cent ans, Louis d’Orléans se dresse contre son oncle, Philippe le Hardi, chef des Bourguignons. Pour ce faire, il fortifie le duché du Valois, construit Pierrefonds, et édifie sur les ruines de la forteresse du seigneur Milon le château actuel.
 
Les travaux furent arrêtés en 1407 par son assassinat, fomenté par les sbires de Jean Sans Peur.
 
Marguerite, fille du duc d’Orléans, hérita du château de La Ferté-Milon, mais elle laissa le tout à l’abandon.
 
En 1429 : Jeanne d’Arc, sur la route de Reims, donc du Sacre de Charles VII, fit un arrêt à La Ferté-Milon.
 
Au XVIème siècle, les guerres de religion ravagent le pays. Les Ligueurs s’emparent du château inachevé. La Ferté-Milon refuse sa soumission à Henri IV, qui fait le siège de la ville. Après négociation avec le défenseur de la ville Monsieur de Saint-Chammand, celui-ci se retire, et le Roi, maître de la ville, fait entreprendre le démantèlement de la forteresse, ou du moins ce qu’il en restait.
 
C’est le capitaine « La Ruine » qui, en quarante-huit jours, exécute l’ordre de destruction. Le 25 décembre 1594, tout est achevé et le château prend l’aspect que nous lui voyons aujourd’hui.
 
Commence alors une période de guerre, de famine, d’épidémies. Condé, à la tête des Frondeurs, traverse La Ferté-Milon pour faire une jonction avec les armées du duc de Lorraine. Le 13 octobre 1652, ses troupes se présentent devant la ville, attaquent la Chaussée, pillent le couvent Saint-Michel, massacrent les habitants, dévastent les ruines du château. La garnison, fidèle au Roi, résiste, et le 16 octobre, Turenne arrive et oblige le duc de Lorraine à lever le siège. La Ferté-Milon est libérée.

La ville aura encore à souffrir de la période révolutionnaire et de la Grande Guerre.